Mes motos, au fil des années

Titulaire de mon premier permis moto en 1988, le permis 125 à l'époque, j'ai depuis possédé de nombreuses machines, 25 pour être exact.

Je n'ai pas conservé de photographies de toutes, et certaines datent d'avant l'ère du numérique. Je remercie ceux à qui j'ai emprunté sur internet des images afin d'illustrer mon propos.

2 périodes se suivent et se ressemblent, 1988 > 1998, 10 années de moto, surtout des monocylindres et des tout terrain, puis viendra une pause de 7 ans pour la naissance de mon premier garçon.

pour ses 7 ans, l'âge de raison pour lui, je ne résiste plus à la tentation et reprends le guidon, une seconde période de 2005 à ce jour, sans interruption.

30 ans de permis, 23 ans passés à rouler, et la passion toujours intacte.

En 2016, j'enclenche la seconde avec un stage de pilotage side-car, 2017, un side-car rejoint ma moto solo, un nouveau virus, une mutation du premier, et je ne cherche pas de vaccin.

je vais essayer ici de retracer en images toutes ces émotions, car chaque machine est une émotion, un souvenir, une destination ... des amis aussi, perdus de vue souvent.




Première machine, une Husqvarna 240 de 1980,

du moins il me semble, c'est si loin ...
Je l'avais achetée avec mes premières économies, en vendant ma peugeot 103 SP, en mauvais état, il y avait même du blé qui poussait dans la mousse de la selle.
c'était On / Off, brutal, ça tirait sur les bras, bruyant, et bien sur ça ne freinait pas.
Premières émotions Off road dans les chemins de mon enfance, sans permis et sans assurance, du haut de mes 15 ans ... une autre époque.

Petite anecdote, le démarrage au kick était facile, mais le retour ne pardonnait pas et laissait de beaux bleus sur le mollet. Une fois sur 10 en moyenne, le moteur se lançait à l'envers, faisant partir la machine en marche arrière.




viendra ensuite ma première moto de route, 

Honda 125 MBX 1986

Elle était à mon frère qui la délaissa pour une 205 junior de chez Peugeot, je la conduisais sans lui dire en son absence, sur les petites routes de campagne, avant d'avoir le permis 125, puis ensuite légalement.

elle se trouva revendue, et n'a pas laissé une trace mémorable dans la lignée des 2 temps Honda, remplacée rapidement par la plus célèbre 125 NSR.



Suzuki 600 DR Djebel années 80

Le permis gros cube en poche, je jette mon dévolu sur un 600 Djebel, blanc et bleu, celle qui marquera ma maman, morte de trouille de voir la chair de sa chair emportée par l'engin qu'elle appelait La grosse bleue.

A la fois routière et tout terrain, avec des pneux à crampons l'hiver dans les chemins et des pneus trails l'été sur les petites routes, c'est avec elle que je commencerai à couper le cordon et m'éloigner un peu.

Démarrage au kick, et charme du gros monocylindre, j'en garde un souvenir ému.



Le djebel vendu, c'est le retour à l'enduro pur, avec une

KTM 125 GS 1989

Fougueuse et moderne pour l'époque, je fais mes armes en randonnée TT, très vite mon caractère s'affirme, je suis un flâneur bucolique, je n'aime ni la compétition ni la performance, je serai initié aux rudiments du franchissement et des ornières par un enduriste vétéran, ancien Inter, mais très vite je prendrai l'habitude (mauvaise) de randonner seul sur les petits chemins.

1989, les Hulots et Lalonde du dimanche commencent à lancer des cailloux aux motos vertes, c'est le début de la fin de l’innocence.



Moteur serré, en plein milieu d'une morne plaine, je voulais bêtement savoir à combien ça pouvait rouler, le moteur s'est bloqué à 130 compteur et j'ai terminé lamentablement dans les labours.

Elle partira en reprise chez Yamaha à Dives sur Mer, un passionné comme ils se font rares, qui je pense a fermé boutique depuis, finançant en partie l'achat de ma première moto neuve :

YAMAHA 600 XTE 1990

première moto neuve, l'année de mes 20 ans, et premiers "voyages" avec armes et bagages, à savoir la copine sur la selle, et la cantine en métal sur le porte bagage, l'Auvergne, la Creuse ...
des régions qui pour moi avaient le parfum de l'aventure.

En tout terrain, malgré les pneus à crampons, elle ne me laissa pas un grand souvenir.
La batterie faiblarde, l'absence de kick, des suspensions trop compactes ...

Elle m'accompagnera pour ma première participation au Rallye de la Sarthe, étape du championnat de France des rallyes moto de l'époque, ouverte aux débutants pourvu qu'ils aient un casque des bottes, un pantalon de moto et de la bonne humeur.
C'est ainsi qu'elle goûtera au bac à gravier, en sortie du premier virage du circuit Bugati !

Elle partira revendue d'occasion assez rapidement.



fidèle au concept du trail, je la remplacerai par mon premier 

SUZUKI 350 DR 1991

Cette petite machine sera pour moi une révélation, presque aussi puissante qu'un 600 cm3, légère, bien suspendue, démarrant au kick, apte à la route sans faiblir et au tout terrain sans coup férir, elle m'accompagnera avec bonheur sur les routes des vacances, en rallye routier pour une seconde participation au rallye de la Sarthe, et dans d’innombrables bourbiers normands au détour des chemins.



malgré ses nombreuses qualités, tout à ma recherche d'une moto toujours plus légère pour la rando tout terrain, je la délaisserai pour ma première moto de trial.

APRILIA Climber 240

Je ne me souviens plus de l'année, 1989 je pense, une petite machine idéale pour accéder à moto aux coins de pêche les plus reculés, un moteur rond, beaucoup de couple en bas, je l'utilisais en rando solitaire, profitant de sa discrétion inégalable, bien qu'en 2 temps, il me fallait souvent klaxonner les randonneurs pour leur signaler ma présence derrière eux tant le moteur était silencieux.



convaincu par le concept de la moto de trial pour randonner, et parce-qu’à l'époque j'habitais encore en bordure d'un chemin de grande randonnée, je la remplaçais ensuite par une

MONTESA COTA 315 R

Peut-être de 1997, bien plus performante que l'Aprilia Climber, elle l'était bien trop pour moi, mais j'avais ressenti un réel coup de cœur esthétique pour son cadre tout aluminium.

je l'ai utilisée en Rando, mais des problèmes de carburation à bas régime qui la faisaient s'engorger m'ont laissé un goût mitigé.

Dernière moto de ma première période, je l'ai revendue pour l'arrivée de mon premier garçon, désireux de me consacrer financièrement à son bien être fessier ( c'est que c'est rudement cher les couches Pampers ! )



fin de ma première période, avec ces 8 motos, différentes, diverses, mais qui m'ont toutes mis des étoiles dans les yeux !




Début de la seconde période, mon garçon a 7 ans, je reprends le guidon.
oui mais que choisir pour s'y remettre ??

Je décide de réaliser un rêve de gosse, devenu accessible avec le temps, et je trouve d'occasion celle qui me faisait chaque semaine passer de longues minutes contemplatives devant la vitrine de yamaha ...

Yamaha 1200 VMAX 1993

redoutable et redoutée, cette moto m'a procuré des sensations incroyables, l'impression d'être sur le fil, quand, alors que l’accélération continue de vous propulser, vous sentez que vous dépassez les capacités de la partie cycle et surtout du freinage.

Nous sommes en 2005 et désormais dans l'ère des forums internet et des rencontres.
Sur Allvmax.com, administré par un courageux et passionné marseillais, je rencontrerai beaucoup d'amis, qui m'accompagneront presque 10 ans, jusqu'à ce que mon mauvais caractère ne coupe court à cette belle époque, mais c'est une autre histoire ...



cette moto ancrera définitivement la passion de la moto dans mon ADN, je la remplacerai ensuite par une :

HARLEY  DAVIDSON 1584 Superglide Custom 2007

Achetée sous garantie chez Harley Davidson, grand bien m'en pris tant les problèmes techniques se sont accumulés sur cette moto.
Il n'en reste pas moins que c'était presque un passage obligé dans ma vie de motard, et que les vibrations de son gros bicylindre culbuté m'ont laissé un gout de reviens-y.

J'ai souvent failli repiquer, mais n'ai pas encore franchi le cap à nouveau.



Un passionné a tenu à en faire l'acquisition, bien que mis en garde sur son inconstance mécanique, et nous échangeâmes nos motos respectives avec complément de sa part.

Je me trouvais ainsi propriétaire d'une :

YAMAHA 1700 MT01  de 2007

je ne suis plus très sur de l'année, mais c'était une excellente moto, très attachante, avec un cœur "gros comme ça"
Elle m'a emmené du nord au sud de la France, par les plus beaux endroits, y compris la route des grandes Alpes.
Lourde à manier néanmoins.


Vous la voyez ci-dessus, chargée et prête au départ vers le sud de la France.

Une fois revendue, je la remplacerai par une seconde 1200 Vmax, de 1990 cette fois-ci, c'est à dire avec des freins et une fourche encore plus réduits que la précédente.

Vieille machine usée jusqu'à la corde, elle m'apporta un certain plaisir.
Je l'avais surnommée Carlita,  pour son côté blingbling.


Une fois n'est pas coutume, j'aurai à ce moment une seconde moto en complément de Carlita,

HONDA 400 XR

rapide retour à l'enduro, en compagnie d'un ami de l'époque, que je regrette encore, quelques sorties avant une revente que je regrette toujours tant cette moto constitue une valeur sure pour le randonneur.



S'en suivra l'arrivée d'un second garçon, et à nouveau la tentation de la pause.
Conscient des dangers que représente la pratique de la moto, je me pose à nouveau la question d'arrêter, mais ma compagne m'encouragera à poursuivre dans ma passion.

Je reste quelques temps sans machine après la vente de Carlita, mais l'opportunité d'un rassemblement d'amis motards dans le sud de la France m'incite à trouver une monture en catastrophe, il me faut quelque chose de fiable, pas cher, et que je pourrai revendre facilement à mon retour de vacances soit 3 semaines plus tard.

Je jette mon dévolu transitoire sur une :

HONDA 750 VFR RC36 A 

Une bonne machine, réputée pour la solidité de son moteur dit à cascade de pignons.


Elle me descendra sans faiblir avec armes et bagages dans le sud de la France et au travers du Parc du Vercors.

Revendue à mon retour, en quelques jours, c'est la moto que j'ai gardée le moins longtemps, à peine 3 semaines !

S'en suit un léger vide existentiel, le trail me manque, mais la fougue des vmax également, je trouve donc un compromis, dans un trail fougueux !

KTM 990 Adventure

Cette nouvelle machine, j'irai la chercher en train, jusque dans les Vosges, et me régalerai à son guidon pour le retour jusqu'en Normandie.

Première joie des crevaisons avec chambre à air, et journée perdue à faire réparer, occasion de belles rencontres.

je la garderai quelques temps, mais serai déçu là encore par des problèmes de fiabilité récurrents, joints de fourche, batterie ...

Je la prêterai à un couple d'amis qui souhaitaient se rendre en Croatie, ils feront le voyage sans encombre.

Le Stacato de son bicylindre reste un grand moment.


Le KTM vendu, je reste avide d'un moteur à sensations ...
une opportunité se présente, et je pousse un peu plus loin la légende :

YAMAHA 1700 VMAX 2009

Achetée en Bretagne, c'est la machine de la démesure, de tous les superlatifs, à son guidon, on a l'impression d'être assis sur une fusée. En version 200 Cv, ses accélérations sont démoniaques et me collent littéralement les yeux au fond du casque.

Une fois encore, je traverserai de belles régions de France, notamment du Sud-Est.

Bien achetée, mais dans un budget qui frise la démesure lui aussi, je saisi l'opportunité de la revendre sans perdre d'argent.

Limitée par une autonomie réduite ( 130 kms ) elle reste une machine d’exception, et pour qui accepte de s’arrêter souvent pour la rassasier, elle peut procurer un plaisir assez rare.

Contrairement à sa réputation de moto de terrasses, elle peut aussi vous faire voir du pays, et sur un train d'enfer ...




Le 1700 vmax revendu pour cause de rationalité économique, subsiste un grand vide.

J'essaie de nombreuses machines, mais aucune ne me procure ce que j'ai ressenti à son guidon.

Je me décide alors pour une machine qui m'a toujours fait de l'oeil, une grande voyageuse réputée pour son confort et sa fiabilité.

YAMAHA 1300 FJR AS 2010 

Décidé à oublier le 1700 vmax, j'opte pour la version robotisée de la boîte de vitesse sur le 1300 FJR.
Ce sera une révélation.

Monter et descendre les rapports sans devoir embrayer est un vrai régal, pas de boîte automatique sur cette machine, mais déjà un confort appréciable.

La moto ne ment pas à sa réputation, c'est un long courrier qui fend le vent à des vitesses inavouables dans un confort irréprochable.

La protection y est tellement aboutie, que les sensations ne se livrent qu'à grande vitesse, ce qui me décidera à la revendre plutôt que de risquer devoir rendre mon permis de conduire à la maréchaussée.



Elle fera le bonheur d'un nouveau propriétaire, tandis qu'une amie me vante les mérites de sa nouvelle moto, une moto à chaîne, et à chambres à air, les 2 critères qui me rebutent le plus sur une moto.

Je me rends tout de même à la concession pour un essai, ce sera un coup de foudre, je suis décidément un cœur d’artichaut.

HONDA AFRICA TWIN CRF 1000 DCT 2016

J'ai parcouru 10 000 kms à son guidon, elle m'a emmené jusqu'en Slovénie, en traversant le Tyrol d'Ouest en Est. Suisse, Autriche, Italie, Slovénie en empruntant le plus possible les cols de montagnes des Alpes, c'est enfin un rêve de motard qui se réalise.

Chargé pour pouvoir être autonome, en camping, je m'offre le voyage tant attendu à son guidon, je rêvais de Slovénie depuis plus de 25 ans, je ne serai pas déçu.

Sa boîte de vitesse automatique est irréprochable, et me sera d'un grand secours sur les journées de plus de 10 heures en selle qui s’enchaîneront sur 3 semaines.




Bien que comblé par l'Africa Twin, j'avais caressé un autre projet en 2016 en faisant un stage d'apprentissage au pilotage des side-cars au Mans, grâce à l'association INISIDE.

Tenté depuis de nombreuses années, j'ai réalisé ce projet en décembre 2017 en achetant Oncle BOB.

KAWASAKI 1000 GTR / JEANIEL CONDOR 1987

Le side-car, quand on y a goûté, on est marqué au fer rouge, soit dégoûté, soit ensorcelé.

Pour ma part, j'ai succombé sans réserve. Le pilotage d'un attelage procure des sensations atypiques, et occupe le pilote à plein temps.
Un side-car ne se conduit pas, il se pilote.

Aucune notion de performance ou de vitesse en l'espèce, mais une occupation à plein temps pour le maintenir sur la route et lui faire passer ses envies d'aventure vers le bas-coté.

Le side-car, c'est un peu comme un cheval, il t'adopte, te tolère sur son échine, mais ne renonce pas à sa vie propre et au plaisir d'aller parfois brouter une herbe verte dans le talus qui lui aura fait de l’œil.



YAMAHA 1300 XJR / JOK

En juin 2018, un nouvel attelage est venu rejoindre BOB, un Yamaha 1300 XJR de 2010 attelé en 2014 par Alain Pourchier avec un panier JOK'
l'ensemble est quasi neuf, avec 15 500 kms dont 8000 en solo.


En août 2018 BOB est parti vers de nouvelles aventures, avec Brice un jeune pilote qu'il l'a emmené
dans le pays de Loches.

Mars 2019, la folie du changement s’accélère, Zig est parti vers de nouveaux horizons.
à 21500 kms soit après 6000 kms à son guidon, je dois dire que c'est une bonne machine.

Un châssis rigide, un moteur hyper généreux , et pourtant je change, encore, sur un coup de tête.

S'en suivent 3 semaines d'errance, dépourvu de machine, voyant le soleil printanier pointer son nez, et moi rien pour rouler ...

J'ai bien en tête un BKING / DJ sport, mais malgrès mon insistance, son propriétaire refuse de s'en défaire.

BMW 1200 GS LC Adventure 2014 + Bostok Dedôme 2017

Je cède alors à l'un de mes anciens tiraillements,  la BMW 1200 GS Adventure m'a toujours fasciné.
Reste à en trouver une attelée :-)

Après quelques jours de prospection, s'offre à moi un 2013 Air/huile attelé Dedôme d'environ 70 000 kms, un autre 2013 Air/huile  d'origine Dedôme mais modifié Choda, et un 2014 refroidissement liquide Dedôme.

Je jette mon dévolu sur ce 2014, et je fais d'une pierre 2 coups, le 1200 GS Adventure qui devait bien arriver un jour et le montage Dedôme sur lequel je souhaitais me faire un avis depuis un moment.

Dedôme conserve les grandes roues de la moto, l'esthétique est conservée, attelée à un Ural, l'ensemble s’appelle : Bostok


 Je n'ai parcouru qu'un petit millier de kms pour l'instant, dont une belle randonnée pour le ramener de Beaune en une journée par les nationales, mais je dois dire que le mariage prend, un temps d'adaptation sera nécessaire, autant Zig était rigide et Ras du sol, autant cet ensemble est haut et souple.

l'ensemble braque dans un mouchoir de poche !!

SUZUKI 1340 HAYABUZA / Syrah XL DJ-sidecars

Le Dedôme est parti à Chamonix, chez Maurice, un fringuant gaillard de 70 ans, venu le chercher en moto avec un pôte à lui.

Du coup, j'ai cédé aux sirènes du train avant monobras de DJ, le tout monté sur un hayabuza.
J'ai quand même adopté un panier qui reste adapté aux sorties familiales, le Syrah XL.

L'hayab est de 2008, le montage side-car de 2011. acheté à 17 400 kms le 26 décembre 2019.

Le châssis est résolument sportif mais reste malgré tout très confortable, grâce en grande partie aux excellentes suspensions Ohlins.



Après 1000 kilomètres à son guidon, j'ai revendu Garfield.
C'est bien peu, mais les 2 opérations que j'ai subi aux bras me laissent un peu diminué et le maniement du side est assez douloureux.

De plus, ce type d'attelage est vraiment sportif, d'un comportement irréprochable, mais qui trouve assez peu à s'exprimer dans mon utilisation habituelle plutôt bucolique et sur petites routes.

Bref, je retourne en solo quelques temps histoire de me refaire des bras tous neufs, et je reviendrai au side d'ici quelques mois je pense.

Harley-Davidson Softail Slim 108 ( 1746 CC ) ( FLSL) 2020

2020, l'année de mes 50 ans, c'est l'occasion de se faire plaisir.
je fais un petit tour à la concession Harley-Davidson, et Laurent arrive à me convaincre sans peine d'essayer le Slim qu'il vient juste de rentrer en Démo. Je serai le premier à l'essayer, et aussi le dernier !

Coup de foudre immédiat pour ce nouveau moteur M8 107, une présence incroyable.
de plus depuis 2016, l'angle d'inclinaison du slim a été augmenté et ce modèle 2020 suit les courbes avec brio, sans frotter.
Esthétiquement, comme à chaque fois que je le vois, mes yeux se plissent de bonheur. J'adore ce mariage rétro de la ligne Bobber, qui m'évoque les WLA du débarquement allié en Normandie, mariage donc avec un confort moderne qui rend acceptable les trajets un peu long.

Les négociations vont bon train, et Laurent accepte de me céder sans délais la machine, je roule donc au nom de la concession pendant quelques semaines, le temps que la carte grise puisse être mise à mon nom à la fin du délais légal minimum qui s'applique à la procédure des véhicules de démonstration.

voilà donc l'objet du désir : 



Je la garderai un an, revendue après bien peu de kilomètres, 2500 tout rond.

Achetée à la fin du premier confinement, en juin 2020, un second confinement "COVID 19" viendra freiner mes élans, s'en suivra un automne et un hiver pluvieux.

Pourquoi revendre cette machine qui m'a tant fait rêvé, et qui ma tant donné de plaisir ? 

C'est une cathédrale mécanique, un véritable objet d'art à mes yeux, et je ne supportais pas de la voir salie par la boue, la pluie, bref les rigueurs habituelles de la région.
Chaque sortie, même la plus courte, se soldait par un nettoyage minutieux, à la main, au chiffon, pendant plus d'une heure.

Il faut comprendre, que ces machines sont des danseuses, superbes, mais exigeantes.
Le moindre relâchement d'entretien se paie au prix fort. Un moustique oublié trop longtemps, et c'est un vernis attaqué irrémédiablement, un peu de boue et la corrosion s'installe.

En bref, je passais plus de temps à la regarder qu'à rouler de peur de la salir, et plus de temps à la nettoyer qu'à rouler les fois ou je sortais.

L'idéal aurait été de la conserver sous bâche et de ne la sortir qu'aux beaux jours, mais ici ils sont rares, et j'aime rouler toute l'année. Et puis cela fait un gros budget pour la laisser sous une bâche ...

Au revoir Harley Davidson, je cède au plaisir d'une petite teutonne légère et distrayante à souhait !

BMW 1200 URBAN GS 

La Harley Davidson vendue, nous sommes en mai 2021,  je me met en tête de choisir une moto légère, polyvalente, rustique, prête à affronter les rigueurs du climat sans chichis, et qui ne rechignera pas à gravir quelques chemins herbeux même en hiver.
J'essaie d'abord la Yamaha Tenere 700, très typée Tout Terrain, son moteur est volontaire mais m'ennuie.
De plus sa finition me laisse un peu sur ma faim. Enfin elle n'est pas disponible avant au moins 3 mois ...
J'essaie ensuite un KTM 790 SMCR, légère à souhait, un monocylindre pétillant, tout de même 74 cv, mais bien évidemment, totalement dépourvu de bonne volonté à bas régime. Et puis ces 2 machines essayées sont à chaine, encore de l'entretien et du graissage à prévoir, non, pas pour moi.

Au final, un article Motomag qui recense les motos mal aimées et qui n'ont pas trouvé leur public attire mon attention sur cette petite BMW.
Un roadster d'inspiration trail, un hommage à la R80 GS des années 80 ... laide comme j'aime.

Je file à la concession BMW, et Dan, que je croise avec plaisir depuis 30 ans dans les concessions Caennaises, a justement un modèle neuf sur son parc, un peu préparé, et qui me tape dans l'oeil.
Un tour sur une Nine-T de démo achève de me convaincre, c'est léger, plein de couple, souple, pêchu, joueur ... assez confortable bien qu'un peu ferme, bref je signe !

Retour à l'esprit de la moto, celle de mes 20 ans, un gros moteur avec le moins possible autour.
Pour l'instant je la rôde, j'effleure donc à peine son bi-cylindres à plat si crémeux, la promesse est bien là,  le plaisir au RDV !



31 mars 2023, fin d'une époque, la jolie petite BMW est partie ce soir aux mains d'un sémillant jeune homme qui saura je le crois en prendre soin.

Pour moi c'était la dernière, la toute dernière. Je ne prévois pas d'en racheter à court voire même moyen terme.

De nouveaux projets de vie, l'envie de prendre une part de bonheur en famille, vers des contrées un peu lointaines font que la moto n'est plus à l'ordre du jour.

Je n'avais jamais totalement retrouvé mes sensations en solo après plusieurs side-cars, et là c'est décidé, "matte tes rétros Stanislas", je ne m'approche plus des concessions motos, de peur d'à nouveau céder à mes pulsions compulsives.

J'ai vendu mon équipement, bottes, veste, gilet airbag, je conserve seulement mon vieux cuir, celui qui m'a toujours accompagné au fil des années, et qui m'accompagnera pour mon dernier voyage.