Slovénie, mai-juin 2017


Presque un an depuis mon voyage moto en Slovénie,
je revois les images comme si c'était hier, mais ce ne sera peut être pas le cas dans quelques années.
Alors à titre d'archive, quelques souvenirs de ce beau voyage ...

Prêt à partir,  départ pour un voyage longtemps attendu et fantasmé. Sacoche de gauche le matériel photo, à droite les vêtements et la nourriture, dans le grand sac dessus, tout le matériel de camping.

Premières haltes,
les châteaux m'ont toujours fasciné.


Convois de bois flotté, 


Puis très vite le Morvan pointe son nez,
repas du midi à l'ombre de vieilles pierres, sur le pouce une petite bôite de pâté et du pain de mie, pas de temps de perdu !
 

Le soir c'est à Langres, au camping de la Liez que je fais étape.
Une bonne adresse, au bord d'un lac immense

 



La nuit sera bonne, mais les douleurs dorsales insupportables.

Je peux à peine bouger dans la tente, il n'y a que debout ou en selle que la douleur se fait oublier.

Mis sur le compte des courbatures dues à de longues heures de moto dans un premier temps, il faut faire avec.




Le lendemain, je me dirige vers les Vosges, pour rejoindre les membres du forum Africatwin qui y tiennent un rassemblement annuel.

Les Vosges c'est magnifique, chaleur, belles routes, et une excellente ambiance avec ce groupe de motards en feront un bon souvenir.

 



Certains en profitent pour nous faire découvrir des machines de collection qui ont participé au Rallye Paris Dakar, les amoureux de l'Africatwin ont les yeux qui brillent.

On mange bien, mais les douleurs dorsales ne s'arrangent pas, un osthéo présent dans le groupe me manipule un peu, mais au final cela reste difficile.

Apres quelques jours dans les Vosges, l'appel de la solitude se fait pressant et je file vers la Suisse,
Nuit en camping à Interlaken, la Suisse m'émerveille pas la beauté parfaite de ses paysages.





Les choses sérieuses commencent , les cols mythiques s’enchaînent, je suis simplement époustouflé par la beauté des Alpes, je traverse le Tyrol vers l'Est, la moto ronronne et enchaîne  les lacets pour mon plus grand plaisir.

Attention aux policiers en fauteuil de camping pointant les jumelles radar, en Suisse on ne plaisante pas avec les limitations de vitesses, même en pleine ascension de col.

La vitesse légale est réduite, et scrupuleusement respectée par les automobilistes.

On se sent en sécurité sur la route, apaisé. ( mais il ne faut pas être pressé :-)






A la suisse, succède l'Italie,
la nature ne connait pas de frontières, mais les humains par contre marquent des différences évidentes.

En suisse, une zone de travaux vous est signalée par un homme en gants blancs qui vous invite à ralentir, en Italie, c'est la pelleteuse qui vous saute au visage en sortie de virage.

Les villages suisses sont immaculés et sillonnés par des SUV de luxe, en Italie, des odeurs d'oignons frits s'échappent des cuisines et vous enivrent dans le casque tandis qu'une fiat Punto vous grille la priorité et vous oblige à piler.

Le choc des cultures est brutale dès que l'on descend dans les vallées, en altitude, la nature reprend ses droits, et les marmottes sont partout les mêmes.

Les frontières s’entremêlent et je tricote entre Suisse, Italie et Autriche.

Les cols tous plus hauts et impressionnants s'enchaînent, je suis épuisé de beauté, saturé d'espace.

Le soir au camping ( règlement en espèce de rigueur en Italie ) c'est le dépaysement total, on parle allemand en Italie, la partition de l'empire des Habsbourg a laissé des traces.


Glacier de la Bernina, Dolomites, Stelvio Pass, autant de passages obligés dans la vie d'un motard, le pèlerinage est parfait, et le soir les étapes réconfortantes.



En Autriche, les douleurs dorsales deviennent insurmontables dans la tente, devoir se déplacer à genoux me fait trop souffrir, je renonce au camping pour un peu et m'offre le confort d'un vrai lit.

Soupe à l'ail et bières fraîches me font vite oublier l'inconfort.

Enfin la Slovénie,
pour la petite histoire, je rêvais de ce pays et particulièrement du lac de Bled depuis la fac ( soit plus de 25 ans ), époque ou j'avais lu un exemplaire du magazine Géo qui vantait la nature intacte de ce petit pays.

C'est l'idée d'aller faire une photo du lac de Bled qui m'a mis sur la route pour ce joli voyage.

Je ne serai pas déçu, la Slovénie offre des paysages magnifiques,  des torrents glacés aux eaux transparentes, et une population sympathique.

Ce qui est bien de l'Europe, c'est que l'on se sent partout comme chez soi, même monnaie, mêmes services, est-ce si bien ? cela repousse les frontières du dépaysement ... à méditer.


J'emprunte la vallée de la Soca, succession de virages dans un cadre idyllique.
La rivière d'un vert surréaliste est longée au plus prés par la route départementale et offre de nombreux arrêts.  c'est un pur régale. Même si l'eau est glacée et que de s'y tremper les pieds dissuade de se déshabiller d'avantage.

Arrivé au camping de Bled ( la destination tant idéalisée ) je ne serai pas déçu. Bled offre une très belle station balnéaire, et les baigneurs sont nombreux à profiter de la fraîcheur du lac. le camping est d'une qualité qui n'a rien à envier à la suisse ou l'Italie, et loin devant les standards français pour un prix moindre. J'y rencontrerai un Allemand, roulant lui aussi sur une Africa Twin 1000 avec quasi la même tente que moi, nous sommes installés en voisins.




Je ne suis pas le seul photographe amateur à avoir parcouru des kilomètres pour immortaliser ce fameux lac de Bled, nous sommes nombreux à déambuler sur les passerelles de bois qui bordent le lac, le reflex en bandoulière, le trépied sur l'épaule, en attendant que la lumière s'offre à l'objectif.

Au grès des discussion, un américain avoue avoir traversé la moitié du globe pour cette image, je ne suis donc pas le seul cinglé :-)






Bref, le voyage que j'avais toujours rêvé de faire, seul avec moi même et ma moto.

3 semaines, et environ 7000 kilomètres qui m'auront appris que la route est bienveillante, les gens bavards et curieux d'échanges, même avec un motard hirsute et malodorant à l'occasion, pour peu qu'il soit souriant.

A refaire absolument ...

Ahh oui, et ces douleurs dorsales ??
radios, IRM, Scanner ...

Bilan des courses, une vertèbre fracturée, sans doute sur un nid de poule le premier jour.
Un gros coup de bol d'avoir pu continuer ma route, mais après tout je me l'étais promis, aller jusqu'au bout du voyage quoi qu'il en coûte, renoncer m'aurait fait bien plus souffrir encore.

Un grand merci à elle, elle se reconnaîtra, celle qui me laisse m'éloigner seul et longtemps pour vivre ma passion ;-)